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Hayet Amamou: L’islam politique est encore là…le populisme sans avenir

L’historienne et académicienne Hayet Amamou a déclaré, dans "Jaweb Hamza" (Répondez à Hamza) de ce dimanche 4 décembre, qu’elle n’a pas été surprise par l’arrivée au pouvoir des islamistes en Tunisie en 2011, d’autant que leur courant politique était le plus enraciné dans la société tunisienne.

"Les islamistes avaient un projet et ils ont préparé les sociétés à les accepter, en tant qu’alternative à l’Etat national, issu de l’indépendance qui a, selon eux, échoué parce qu’il n’a pas adopté des politiques islamiques (…) Ils ont confisqué la pensée de la renaissance arabe qui est apparue au cours du 19e siècle etc qui est basée sur le compromis modernité-islam", a-t-elle expliqué.

"Partout où ils ont gouverné, les islamistes ont fait croire qu’ils n’avaient qu’un seul projet, à savoir l’islamisation des sociétés mais en réalité, ce n’était qu’un slogan pour manipuler l’opinion publique", a-t-elle ajouté.

Hayet Amamou a souligné aussi qu’elle s’attendait à un déclin des islamistes dans les échéances électorales qui allaient suivre les législatives de 2011 et qu’elle ne voyait pas dans le 25 juillet (NDLR: mesures exceptionnelles prises par Kais Saïed, dont le gel des activités de l'Assemblée des représentants du peuple et la levée de l'immunité des députés), la solution adéquate pour "éliminer l’islam politique", qui joue désormais, selon l'invitée, "le rôle de la victime, comme ce fut le cas pendant les années 1990. Aussi cet islam politique peut-il revenir, sous une nouvelle forme", a-t-elle dit.

Dans un autre contexte, Amamou a indiqué que le populisme a fait son apparition en Tunisie, depuis la révolution. "Celui sous lequel nous vivons est représenté par deux courants : Le premier est libéral incarné par le gouvernement, tandis que le second, représenté par la président de la République, est incompréhensible et inclassable", a-t-elle ajouté.
 
Elle a, également, estimé que le populisme n’a pas d’avenir et qu’elle croit qu’il n’y a, aujourd'hui, aucune force capable de faire sortir le pays de la crise qu’il traverse, actuellement.